Patrimoine

Château de Prye : Passion Patrimoine

Au coeur de la Nièvre, le château de Prye est un bijou d'histoire, celle avec un grand H, mais aussi celle d'Antoine-Emmanuel et Magdalena, marquis et marquise du Bourg de Bozas qui, depuis trente ans, s'emploient avec passion à sa conservation. Leur prochain défi ? La restauration des écuries du domaine, un projet soutenu par la mission Patrimoine. Rencontre.


Cour du château de Prye.

INTERVIEW.

Pour commencer, pouvez-vous nous en dire plus sur l'incroyable histoire du château de Prye ?

Une histoire riche et passionnante ! Ce château de famille a été reconstruit au XVIIe siècle, période au cours de laquelle il a appartenu à la famille de la Grange d'Arquien. Or, l'une des filles de cette grande famille est devenue reine de Pologne en épousant le roi Jean III Sobieski. C'est aussi par mariage qu'en 1771, il arrivera dans la famille du Bourg de Bozas. Le château connaîtra une nouvelle ère via l'investissement du marquis Antonin du Bourg de Bozas, écuyer de Napoléon III qui entamera de grands travaux d'agrandissement et de réaménagement à la fin du XIXe siècle, redessinant notamment le parc de 156 hectares avec l'aide de l'architecte paysagiste Édouard André. Depuis une trentaine d'années, c'est à notre tour de nous investir dans la conservation et la restauration de ce patrimoine familial et national : en 2006, le domaine a d'ailleurs été classé monument historique dans son intégralité.

C'est justement le marquis Antonin du Bourg de Bozas qui fera construire les écuries. En quoi diriez-vous qu'elles sont uniques ?

Les écuries de Prye ont une valeur exceptionnelle du fait de leur histoire comme de leur bâti. Lui-même ancien écuyer de l'empereur Napoléon III, leur concepteur les a voulues aussi somptueuses que fonctionnelles. Haut lieu de la vie équestre de l'époque, se pencher sur leur histoire c'est découvrir la vivacité des innovations techniques de la fin du 19e siècle. S'agissant du bâti, elles constituent un ensemble unique et incroyablement complet : d'abord, le pavillon central avec son dôme à l'impériale inspiré de la porte du baptistère du château de Fontainebleau : puis sa galerie de boxes aux lambris de marbre, ou encore, le manège dont la charpente en aciéries d'Imphy - à 5 km de Prye -, les mêmes qui fourniront une partie de la structure de la tour Eiffel inaugurée un an plus tard en 1889 !

Malheureusement, le temps faisant, et malgré le suivi et un entretien régulier des écuries, il devenait urgent de sauver ce patrimoine en péril. C'est le constat fait par la mission Bern qui a sélectionné notre projet pour soutenir et accompagner cette restauration d'envergure.

Les écuries de Prye.

En quoi consistera-t-elle ?

Prévus sur deux ans, les travaux concerneront d'abord le corps central via notamment la restauration du Dôme puis le manège - sa couverture et sa verrière - et l'annexe dite orientale (Est) dont il ne reste plus que les murs et enfin la galerie des boxes. La qualité architecturale du lieu requiert de faire appel à des entreprises qualifiées et certains métiers spécifiques : ardoisiers pour la taille des ardoises qui couvriront le dôme, marbrier et staffeur pour la galerie des boxes.

Quelle est votre vision pour le futur de ces écuries ?

Notre objectif final est de replacer le cheval au centre de l'écurie de manière ponctuelle. L'idée n'est pas d'avoir des dizaines de chevaux à l'année, mais d'accueillir par exemple des concours d'attelage, des courses, des démonstrations dans le manège ou encore des activité d'équicoaching. En bref : faire revenir la vie équestre à Prye, faire revivre ce patrimoine historique et le porter à la connaissance du public. Un projet ambitieux qui par bonheur suscite l'enthousiasme et que nous avons baptisé Antonin du nom de mon arrière-arrière-grand-père dont la devise, placée sur le fronton des écuries, était "Rien ne m'arrête". C'est devenu la nôtre !

Article du 12/02/2024

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