Palais Garnier, 150 ans de poésie

La peinture était à peine sèche par endroits. Le chantier de 14 ans, titanesque, fut terminé dans la précipitation. Qu’à cela ne tienne ! Quand l’Opéra est inauguré ce 5 janvier 1875 par le maréchal de Mac Mahon, président de la République, toutes les personnes qui gravissent le sublime grand escalier sont éblouies… comprenant instantanément que ce lieu est fait pour voir et être vu. Ce soir-là, s’il applaudit les interprètes de Guillaume Tell de Rossini, ou de La Source, ballet de Léo Delibes, le public ne se trompe pas. La star, c’est le lieu en lui-même.

De style Second Empire, il mêle influences classiques, baroques et Renaissance. Le brillant architecte Charles Garnier a su s’entourer de sculpteurs, peintres, décorateurs, mosaïstes qui, comme lui, n’hésiteront pas à bousculer l’ordre établi. «Qu’est-ce que ce style-là? Ce n’est pas un style! Ce n’est ni du grec, ni du Louis XVI, pas même du Louis XV» aurait dit l’impératrice Eugénie lors de la présentation du projet. Garnier persiste. À juste titre : dès son inauguration, le Palais Garnier devient un spectacle en soi, un monde enchanté, qui sépare le spectateur de la vie extérieure.

À l’occasion de ses 150 ans, ce chef-d’œuvre ponctuera l’année 2025 de concerts, d’expositions, de rencontres, de résidences d’artistes et de visites guidées. Il continuera, à n’en pas douter, à propager émotions et émerveillement pendant encore très longtemps.

Article issu du Magazine Esprit de France.

Couverture - © Eléna Bauer - Opéra national de Paris

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