Célébration de Pissaro, le premier des impressionistes, à Paris
Ce ne sont pas moins de deux expositions qui sont consacrées ce printemps à Pissarro et qui nous encouragent à redécouvrir ce grand artiste, fondateur de l’impressionnisme aux côtés de Monet.
La première est une rétrospective qui se tient au Musée Marmottan, lieu de prédilection des amateurs de l’impressionnisme puisque ce bel hôtel particulier est l’écrin d’un ensemble exceptionnel d’œuvres de Monet, dont le tableau fondateur Impression, soleil levant (1972). Elle retrace les étapes d’une œuvre majeure dans l’histoire de l’art du XXe siècle : les débuts de Pissarro alors qu’il est encore dans les Antilles danoises -sa famille, juive espagnole, y avait émigré depuis longtemps et il restera un ressortissant danois toute sa vie-, son installation à Paris en 1955, sa participation très active à toutes les expositions impressionnistes, les collaborations qu’il a entreprises avec Monet, Cézanne et même Gauguin, son virage en 1886 vers le divisionnisme qu’il a découvert avec Seurat. Intellectuel polyglotte, artiste engagé, Pissarro qui a une personnalité forte et rayonnante, a aussi bien milité pour des esthétiques nouvelles que pour des idées politiques aux dimensions révolutionnaires.
On le voit assez clairement dans la deuxième exposition au Musée du Luxembourg -dont Joachim Pissarro, petit-fils de l’artiste et professeur d’histoire de l’art à New-York est le commissaire associé-, exposition qui s’attache aux vingt dernières années de sa vie qu’il a passées à Eragny, un village sur les bords de l’Epte qui se jette dans la Seine peu après, à Giverny. Dans une ferme qu’il achète grâce à un prêt de Monet, il va avoir la possibilité de peindre dans la nature en toute saison et à toute heure. Revenant sans cesse sur les mêmes motifs, il est dans une constante recherche de la sensation juste et élabore une véritable poétique de l’instant.
Elle s’accompagne aussi d’autres travaux : œuvres à l’aquarelle et d’autres plus graphiques, à caractère social. Quant à nous, nous avons autant aimé revoir la Gelée blanche à Ennery (qui avait soulevé maintes critiques en 1874) et découvrir La Seine à Rouen toutes deux présentes au Musée Marmottan, que nous attarder devant La Cueillette des pommes à Eragny au Musée du Luxembourg.
En sortant de celui-ci, ne manquez pas de faire une pause, comme nous, à l’annexe du salon de thé Angelina pour déguster leur pâtisserie "Camille", création exclusive proposée en hommage au peintre Camille Pissaro.