Et si nous parlions de peinture, de musique et de danse…
L’Asie est à l’honneur à Paris actuellement avec l’exposition Foujita -dont nous avons déjà parlé- et cette exposition consacrée à Zao Wou Ki au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris. 40 toiles de très grand format déroulent devant nos yeux la peinture lyrique et énigmatique de cet artiste chinois venu s’installer en France après la deuxième guerre mondiale. Le parcours débute avec Traversées des apparences, une œuvre de 1956 qui témoigne de la nouvelle manière adoptée alors par Zao Wou-Ki : un espace immatériel fait de pleins et de vides indéterminés et traversé de filaments de couleur qui introduisent une sensation de profondeur. Cette peinture, comme les autres, parle de la nature. Sans doute n’est-ce pas un paysage au sens habituel du terme, mais on y sent la présence de l’air, de l’eau et de la terre : ouragans et brumes nébuleuses, éclaboussures et flux tumultueux, roches ou brindilles légères, et même le feu avec des éruptions imprévues. Caractérisée par des couleurs diaphanes et une sensualité fluide, son abstraction est au carrefour de la tradition orientale et des avant-gardes de l’après-guerre. Ami de Soulages autant que de l’américain Sam Francis, son approche doit aussi sa subtile musicalité à la longue fréquentation d’un autre ami, le compositeur Edgar Varese.
Si la musique est une composante non négligeable de cette peinture prégnante et fascinante, elle est encore plus évidente dans un autre domaine de l’actualité parisienne qui marie la musique à la danse. Pour leur 14ème édition, Les Etes de la Danse sont présentés à la Seine Musicale avec quatre programmes exceptionnels. Les deux premiers, auxquels participent le New York City Ballet et le Joffrey Ballet, sont un hommage à Jerome Robbins, le chorégraphe qui maria classicisme et comédie musicale et qui a lié son nom à plusieurs sommets de la danse américaine. Les deux autres programmes proposent la découverte du répertoire du Pacific Northwest Ballet avec des chorégraphies des différentes tendances de la danse post-moderne, de William Forsythe à Benjamin Millepied. L’espace de la Seine Musicale qui les accueille est l’un des plus futuristes que l’on puisse voir aujourd’hui à Paris, associant la performance technique à une élégante architecture de science-fiction.