Si Josef Albers fait déjà partie de l’histoire de l’Art du XXe siècle, cette exposition au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris est l’occasion de montrer que sa femme, Anni, a produit de son côté une œuvre artistique qui force tout autant le respect, faisant ainsi de leur couple un jalon original du modernisme.
Ils se rencontrent en 1922 au Bauhaus de Weimar et se marient 3 ans plus tard. Josef y est entré dès 1920 et dans un contexte économique d’après-guerre bien difficile, il a commencé à travailler avec des matériaux de récupération : il crée des assemblages avec des morceaux de verre hétéroclites et se voit bientôt proposer la direction d’un atelier de verre où il peut développer ses compositions à plus grande échelle. Anni, quant à elle, entrée en 1922, est acceptée au sein de l’atelier de tissage où elle goûte une totale liberté de création.
Tous deux travaillent en phase et leurs œuvres se font écho car ils partagent une même conception de l’équilibre formel même si les matériaux et techniques sont très différents.
A partir d’une structure de bandes horizontales, les superpositions colorées peuvent engendrer rythme mais aussi dynamisme vertical. Le Bauhaus s’intéressant à tous les arts, Josef va se lancer dans la conception de meubles -comme sa série de tables gigognes qui vient d’être rééditée- et d’objets de la vie quotidienne, dans lesquels la couleur tient une grande place.
Mais, en 1933, sous la pression du régime nazi, le Bauhaus est dissous et le couple est sollicité pour enseigner au Black Mountain College, une école expérimentale multidisciplinaires en Caroline du Nord où des artistes tels Merce Cunningham, John Cage et Robert Rauschenberg, se formeront. La poursuite de la carrière des Albers se fera désormais Outre-Atlantique avec un succès qui ne se démentira jamais. Ils s’intéresseront ainsi à l’Amérique latine et aux traditions précolombiennes, enseigneront et rédigeront des livres avant que Josef Albers n’accepte la direction du département de design de l’Université de Yale dans les années 1950. Il consacre alors le reste de sa vie à son Homage to the Square (Hommage au Carré), une déclinaison chromatique aussi abstraite que sensible pour démontrer l’interaction des couleurs entre elles, tandis qu’Anni se tourne vers la gravure et la sérigraphie. Tous deux ont marqué avec force l’histoire de l’Art du XXe siècle par leur adhésion à l’abstraction et à une modernité rigoureuse.
Sans doute serez-vous tenté par la perspective d’un agréable diner au sortir du musée et si vous connaissez déjà les spécialités très tendances des restaurants du MAM et du Palais de Tokyo, vous serez peut-être prêt à marcher jusqu’à Pleine Terre, un restaurant où œuvre un chef qui aime « les agrumes, les épices et le poivre ». Menu du marché où, cet hiver, alternent poulpe grillé et foie gras mariné au vieux rhum, coquilles saint-jacques et canard confit croustillant, riz au lait avec figue et citronnelle et pommes reinettes confites. Menu dégustation fait d’inventivité et de produits de saison pour une cuisine très soignée servie par un personnel aussi gentil que compétent. Une adresse discrète, confortable que l’on a plaisir à recommander.
Anni et Josef Albers
Jusqu'au 9 janvier 2022
Musée d'Art Moderne de Paris
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