Le Musée d’Art Moderne de Paris consacre une rétrospective exceptionnelle à l’œuvre de Toyen, une artiste d’importance majeure mais peu connue du grand public. Née à Prague en 1902, elle se choisit comme nom d’artiste, après avoir fréquenté les milieux anarchistes et communistes, « Toyen », soit les 2 dernières syllabes du mot citoyen. Ceci montre avec force, s’il en était besoin, qu’elle revendiquera la liberté sous toutes ses formes et refusera toujours de se laisser définir par une identité qu’elle n’a pas elle-même choisie.
En 1922, elle rencontre un jeune peintre, Styrsky, et c’est le début d’une collaboration à vie, d’abord au sein du groupe Devetsil, groupe d’avant-garde pragois navigant entre purisme et constructivisme. Ils voyagent ensuite en Europe et séjournent à Paris, où ils définissent leur vision poétique commune sous le nom « d’artificialisme ».
Dans les années trente, elle figure parmi les fondateurs du groupe surréaliste tchécoslovaque, et ses grands thèmes sont d’un côté des séries de dessins dont l’inspiration érotique est des plus évidentes, de l’autre la production de dessins au caractère prémonitoire sur la catastrophe qui se prépare. L’ensemble des Spectres du Désert (1936) en rend largement compte. De même qu’un peu plus tard, en 1940, les cycles de Tir et de Cache-toi, Guerre, des séries de tableaux énigmatiques qu’elle réalise avec une virtuosité tragique.
André Breton, le fondateur du Surréalisme, lui ayant organisé une exposition en 1947 à la Galerie Denise René, elle décide de s’exiler dans la capitale française pour échapper au totalitarisme et participera dès lors à toutes les expositions surréalistes, en particulier à Eros en 1959.
La dernière partie de sa carrière sera marquée par la création de collages dont elle fait une utilisation des plus originales. Voici une exposition qui permet de découvrir ou de redécouvrir une œuvre magnétique, visionnaire et avant tout singulière.
Au sortir du musée, vous n’aurez que l’embarras du choix entre les divers restaurants du MAM et du Palais de Tokyo : Monsieur Bleu, Bambini ou Forest dont nous vous avons déjà parlé, mais vous pourriez être aussi tenté par le Sir Winston Churchill près de l’Étoile. Totalement repensé par l’architecte Laura Gonzalez, ce lieu parisien mythique s’est doté d’un décor à très forte inspiration coloniale qui vous transportera entre Londres et Bombay. Vous choisirez le jardin d’hiver avec sa terrasse très lumineuse ou le bar secret aux allures de Speakeasy mariant bois et cuir, auquel on accède par un escalier discret menant au sous-sol.
La cuisine associe elle aussi les influences britanniques et orientales comme les scotch eggs ou le poulpe tandoori et de délicieux naans. Autre point fort, les cocktails dont les mélanges savants ne sont jamais écœurants : essayez la Route de la soie à base de gin, de citron frais et de pétale de rose ou le Chakotara associant gin, thé chaï et sirop de jasmin !
"Toyen, L'écart absolu"
Jusqu'au 24 juillet 2022
Musée d'Art Moderne
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