Magritte réinventé à Pompidou
« Si j’avais écrit ceci est une pipe, j’aurais menti. » Cette réflexion de René Magritte est le point de départ de l’exposition qui lui est consacrée au Centre Pompidou (jusqu’au 23 janvier 2017). Le visiteur y découvre un artiste plus philosophe que ses amis surréalistes et dont le travail repose sur les représentations trompeuses du monde. Quelques clés de compréhension à connaître avant d’aller découvrir une exposition en forme d’énigme.
La relecture de l’œuvre du peintre René Magritte proposée par le Centre Pompidou a de quoi surprendre l’amateur de surréalisme dans la mesure où elle dépasse ce prisme attendu pour aborder un autre aspect, moins connu, du travail de l’artiste belge. Et notamment son intérêt pour la philosophie et pour “l’art conceptuel”. Art de rupture qui s’oppose à la tradition picturale surréaliste à laquelle il reproche sa vision trop “esthétique” de l’art. En 1966, lorsqu’il découvre Les Mots et les choses de Michel Foucault, René Magritte est saisi. S’engage alors une correspondance avec l’auteur jusqu’au décès de Magritte en 1967. Suite à leurs échanges, Foucault publiera Ceci n’est pas une pipe, en 1973.
“La Trahison des images”, titre de l’exposition dédiée à Magritte doit son nom à une des œuvres fondatrices, sans doute la plus connue de Magritte représentant une pipe et qui porte malicieusement la mention “Ceci n’est pas une pipe”, démonstration par la preuve qu’une représentation d’un objet n’est pas l’objet lui-même. “Qui pourrait fumer la pipe de mon tableau ? Personne. Alors ce n'est pas une pipe”, soutenait son auteur. Mais ce tableau a une histoire, il est né de la définition de la poésie donnée par André Breton et Paul Éluard : « la poésie est une pipe ».
La dernière rétrospective consacrée à Magritte au Centre Pompidou remonte à 1979. L’exposition actuelle propose une centaine de tableaux, de dessins, et des documents d’archives issus des plus importantes collections publiques et privées. Elle s’articule autour de cinq axes de lecture qui sont autant de figures récurrentes du travail de Magritte dans sa quête permanente de sens : le feu, l’ombre avec l’allégorie de la caverne, les rideaux, les mots et les corps fractionnés. L’exposition met également l’accent sur quelques objets fétiches quasi obsessionnels de l’artiste : le chapeau, la bougie, l’oiseau… dont Magritte explore inlassablement le sens et les combinaisons au fil de son œuvre.
Informations pratiques :
Jusqu’au 23 janvier 2017
Galerie 2 - Centre Pompidou
Place Georges-Pompidou, Paris 4
Métros : Rambuteau, Hôtel de Ville, Châtelet
Ouvert tous les jours sauf le mardi de 11h à 21h, nocturne les lundis et jeudis jusqu’à 23h
De 11 à 14 €
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