Les jardins dans la capitale
Bien qu’aujourd’hui peu connu du grand public car souvent éclipsé par la figure du Baron Haussmann, c’est à Jean-Charles Adolphe Alphand (1817-1891) que nous devons en grande partie ce qui fait aujourd’hui le charme de Paris. C’est lui, fidèle collaborateur d’Haussmann pour les grands travaux de transformation de Paris voulus par l’Empereur Napoléon III, qui a planté d’arbres les nouvelles avenues, a conçu les bois de Boulogne et de Vincennes et a été à l’origine des plus étonnants parcs parisiens : le Parc Monceau, le Parc des Buttes Chaumont sur la rive droite et le Parc Montsouris sur la rive gauche.
Napoléon III, qui avait été en Angleterre, accordait une importance toute particulière à la présence de jardins dans la capitale : il voulait des rues plantées d’arbres, des squares –petits jardins publics– dans les quartiers parisiens et plusieurs grands parcs à l’intérieur même de Paris, en dehors de ceux des Tuileries et du Luxembourg. Le chantier des trois parcs parisiens commença en même temps dans les années 1860.
Si Le Parc Monceau, dont nous avons déjà parlé précédemment dans cette rubrique, existait déjà en partie, les deux autres parcs ont été des créations complètes sur des sites déshérités. Les Buttes Chaumont, au nord de la capitale, avaient longtemps été l’emplacement du sinistre gibet de Montfaucon avant d’être exploitées comme carrières de calcaire puis comme décharge à ordures. Le site subit une transformation radicale grâce à un lac de deux hectares dominé par un promontoire de 30 mètres. Sur ce dernier fut installé une rotonde, le « Temple de la Sybille » donnant à l’ensemble une grande élégance ; une grotte, une cascade, deux ponts suspendus et des plantations vinrent compléter l’ensemble et lui donner son allure romanesque.
Quant au Parc Montsouris, au Sud de Paris, il devait s’adosser aux fortifications et tenir compte des deux lignes de chemin de fer qui le traversaient. Alphand dessina trois vastes pelouses se terminant sur une grande pièce d’eau qui accueille aujourd’hui une faune aquatique très variée. Des ponts relièrent les différentes parties et les voies ferrées furent dissimulées. Avec ses statues et ses arbres remarquables, tel un cèdre du Liban et un séquoia d’Amériques, c’est un endroit où les jeunes –la Cité Universitaire est voisine– comme les moins jeunes trouvent détente et agrément.