Un artiste en quête de la vérité profonde de l’être humain
Si le XXème siècle a semblé célébrer l’abstraction comme la conquête ultime de la modernité, il a aussi vu l’essor de grands peintres figuratifs. L’Angleterre a été l’un des rares bastions de cette figuration au point que l’on a pu parler d’une école de Londres à partir des années 70-80. Francis Bacon en faisait partie avec ses grands triptyques et les portraits associant chromatisme délicat et corps distordus. L’exposition que lui consacre le Centre Pompidou explore les œuvres de 1971 à la fin de sa vie en 1992, sous l’angle inédit de leurs sources littéraires. 1971 est une année charnière marquée par sa rétrospective au Grand Palais et le suicide de son compagnon Charles Dyer. Peut-être remarquerez-vous l’œuvre qu’il a réalisé pour lui rendre hommage et sur laquelle on peut lire la mention « Hôtel des Saints Pères », où l’artiste avait ses habitudes. Rythmant le parcours, six salles, dans lesquelles sont lus des extraits d’œuvres marquantes pour Bacon, éclairent d’un jour nouveau la quête inlassable du peintre pour faire apparaître la vérité profonde de l’être humain. Car Francis Bacon est un autodidacte dont on peut dire qu’il est venu à la peinture par la littérature et plus précisément par la découverte de L’Orestie d’Eschyle, cette tragédie antique qui met en scène les pulsions fatales et quasi animales de l’homme. Il a dès lors développé une conception du monde partagé entre forces vitales et forces destructrices, entre poésie et violence. A défaut d’en comprendre tous les ressorts, il convient de s’immerger dans la somptuosité de la couleur et la cruauté des images.
Au sortir de l’exposition, nul doute que vous chercherez à reposer vos sens ! Non loin du Centre Pompidou et des Hôtels Esprit de France, au cœur du premier arrondissement, le jeune chef Kei Kobayashi vous propose une expérience gastronomique à la hauteur de ses deux étoiles au Michelin. Né au Japon d’un père cuisinier de tradition kaiseki, c’est dans son pays qu’il fait son premier apprentissage de la cuisine française avant de rejoindre Paris et l’équipe du célèbre Alain Ducasse. Très vite, la cuisine étoilée n’a plus de secret pour lui : maîtrise parfaite des cuissons, des finitions et du geste,… Le restaurant qu’il a ouvert est à son image avec un cadre, tout en raffinement minimal blanc argent, pour exalter la créativité d’une cuisine de dégustation qui se pense française tout en cultivant l’approche japonaise par touches délicates !