Des jardins au Grand Palais

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hôtel Brighton de la collection Esprit de France

Le jardin comme ensemble botanique et construction artistique

Le patrimoine vert connaît un véritable engouement à l’heure actuelle avec pas moins de 2000 jardins classés au titre des Monuments Historiques en France. L’exposition du Grand Palais, JARDINS, suscite donc une véritable curiosité même si le thème semble être en parfaite contradiction avec l’ambition muséale. Comment la vérité changeante, éphémère et attachée à un lieu spécifique du jardin pourrait-elle être fixée dans une exposition caractérisée a priori par une approche opposée ? Celle du Grand Palais évite l’obstacle en proposant un parcours touffu, original et plein de rebondissements, qui s’intéresse au jardin comme ensemble botanique et construction artistique.

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C’est véritablement à la Renaissance que l’art des jardins, à la lumière des fouilles antiques telles celles de la villa d’Hadrien à Tivoli, pose ses premières bases. Il s’appuie sur des connaissances autant scientifiques qu’artistiques : l’optique et les règles de la perspective y seront aussi importantes que le cycle des saisons. Pour les aborder, l’exposition commence par différentier les divers éléments qui composent le vocabulaire des jardins : terre et humus, plantes, arbres, bordures composés par un jardinier mis à l’honneur avec ses outils de travail. Les somptueuses fleurs bijoux élaborés par Van Cleef & Arpels ou Cartier, les étonnantes rudbeckia à fleurs jaunes réalisés en verre par Blaschka père et fils, les rares cyanotypes d’Anna Atkins (sortes de premières photographies sur fond bleu datant de 1845), les délicates aquarelles d’iris de Patrick Neu nous ont remplis d’admiration.

Le jardin est ensuite envisagé sous le plan de la déambulation à travers allées, bosquets, passages sans oublier les belvédères et les perspectives conçus alors à l’échelle du paysage. C’est aussi l’articulation à travers le temps qui s’impose : temps de la conception et des saisons, temps de l’évolution des formes et des usages. C’est l’occasion de redécouvrir des tableaux du XVIIIe français de Watteau et Fragonard, ou du début du XXème siècle de Monet, Cézanne, August Macke ou de Klimt, dont un parc aux allures de mosaïque fait l’affiche. Quant à nous, nous avons aimé retrouver, dans la belle installation de Yann Monel, les célèbres jardins du Château de la Ballue, membre de la collection d’hôtels et demeures Esprit de France à côté du Mont Saint Michel. Un lieu magique, orchestré par la famille Mathiot-Mathon, que nous vous recommandons fortement et qui illustre à merveille la phrase de Michel Foucault : « Le jardin, c’est la plus petite parcelle du monde et puis c’est la totalité du monde ».