Le Petit Palais dont l’essentiel des collections s’est constitué au tournant des XIXe et XXe siècles, consacre une exposition à Giovanni Boldini, peintre par excellence de la Belle Époque. Né à Ferrare, il arrive à Paris en 1867, après avoir participé à l’expérience des Macchiaioli, et s’y installe définitivement quatre ans plus tard, devenant rapidement le portraitiste à la mode de l’aristocratie et de la grande bourgeoisie parisienne. À ses débuts, encouragé par le marchand d’art Goupil, il s’oriente plutôt vers la production de petits formats consacrés à la peinture de genre, décrivant une société française heureuse et harmonieuse, loin des souvenirs de la Commune. Paris est la « Ville Lumière », archétype de la capitale moderne, avec ses grands boulevards, son éclairage électrique et sa vie nocturne très animée. Les grands cafés, les théâtres et l’opéra, les rues traversées d’attelages à cheval deviennent les sujets de prédilection du peintre qui s’immerge dans le rythme de cette modernité parisienne. Rapidement cependant, il va se tourner vers des portraits en buste ou en pied, réalisés dans un style unique, étincelant de virtuosité. Le grand Pastel blanc, représentant Emiliana Concha de Ossa, est caractéristique de cette nouvelle manière de peindre mettant en valeur la silhouette élancée de la jeune femme et allongeant ses bras et mains jusqu’à l’exagération.
Un voyage en Hollande et la découverte de la peinture de Franz Hals vont l’amener à oser l’usage du noir, contrastant presque violemment avec des blancs aux tons argentés. Il réalise ainsi toute une série de portraits qui célèbrent la femme avec élégance et impétuosité. Dans une posture de léger déséquilibre dont il exagère la dynamique, il allonge le corps de son modèle et rend celui-ci à la fois irréel et magnétique par la lumière qu’il dégage. Feu d’artifice exalte ainsi une femme dont la toilette traitée à coups de pinceaux vifs et audacieux est empreinte d’une liberté inhabituelle pour l’époque mais qui préfigure la fascination qu’auront les futuristes italiens pour la vitesse et le dynamisme quelques années plus tard. Ne manquez pas de vous arrêter devant le Portrait du comte Robert de Montesquiou, cet esthète dandy ayant inspiré le personnage littéraire de Charlus chez Proust, qu’il est actuellement possible de comparer à un autre portrait de ce même modèle, celui de Whistler, exposé au Musée d’Orsay. Lequel préférerez-vous ?
Tout près du Petit Palais, n’hésitez pas à vous poser sur les banquettes en moleskine rouge de Chez Savy. Institution parisienne depuis 1923, le cadre n’a guère changé depuis sa création avec son bar en étain et son sol en mosaïque. On vient ici pour déguster, au calme, une cuisine française traditionnelle de qualité : os à moelle sur tartine gratinée, épaule d’agneau confite, riz au lait ou baba au rhum. D’excellents plats de bistro servis par un personnel attentionné !
"Boldini, Les plaisirs et les jours"
Jusqu'au 24 juillet 2022
Petit Palais
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