Hommage au couturier Balenciaga dans un cadre inédit : l’atelier du sculpteur Bourdelle.
C’est au cœur de Montparnasse, dans le Musée Bourdelle, qui reste l’un des derniers témoignages des ateliers d’artistes qui fleurissaient dans la capitale au tournant du XXe, qu’il a été choisi de montrer les créations les plus marquantes du grand couturier Cristobal Balenciaga (1895-1972) : une série de robes noires dont la couleur et la matière deviennent si vibrantes qu’on les croirait sorties des mains d’un alchimiste de la couture. Dans l’espace de ce musée, qui a gardé intacts les espaces d’origine de l’atelier du célèbre sculpteur de l’Héraclès Archer et des bas reliefs qui ornent les façades du Théâtre des Champs-Elysées, les architectures fragiles des vêtements du couturier d’origine basque espagnol sont disséminées au hasard de confrontations toujours pertinentes. Les œuvres de l’un comme de l’autre sont des sculptures d’une gravité sobre et néanmoins sensuelle.
Le noir comme rayonnement de lumière au service de la beauté féminine
Si Balenciaga a connu la gloire à Paris, travaillant dès le début pour Greta Garbo et Marlene Dietrich, il puise les racines de son « œuvre au noir » dans l’Espagne folklorique et traditionnelle de son enfance et il en exalte l’intensité par un travail d’épure qui leur donne une élégance et une intemporalité uniques. L’harmonie de ses coupes résulte d’une recherche dans la simplicité et la pureté des formes alliée à une maîtrise de la technique sans égale : il a pu ainsi révolutionner la conception du vêtement féminin : ligne tonneau (1947), ballon (1950), semi-ajustée (1951), tunique (1955) et les célèbres robe-sac (1957) ou baby-doll (1958).
Parfois très fluides, parfois très architecturées, ses créations s’appuient sur des matériaux très divers : dentelle noire, organza, taffetas ou même gazar (un matériau spécialement conçu pour lui) qu’il travaille avec des jeux d’opposition mat/brillant, opaque/transparent et nombre d’accessoires. Coco Chanel l’estimait comme « le seul véritable couturier » et Hubert de Givenchy disait qu’il était « l’architecte de la grande couture ».Quant à nous, nous aimons particulièrement ses robes de dentelle à volants rehaussées à la taille d’un délicat ruban rose pâle. Voici un événement très parisien à ne pas manquer !
Musée Bourdelle
16, rue Antoine Bourdelle, Paris 15.
Métros : Montparnasse-Bienvenüe, Falguière.
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h.
De 7 à 10 €.
Pour en savoir plus : http://www.bourdelle.paris.fr/fr/exposition/balenciaga-loeuvre-au-noir