Culture artistique

À Paris : l'Art streeto sensu

Pour qui ouvre grand ses yeux et lève un peu la tête, Paris est un véritable musée à ciel ouvert. Largement investi comme terrain d'expression par les artistes, la Ville Lumière affiche les couleurs : la street fait sa rêve-olution.


© Maeva Destombes

On compte à Paris un peu plus de 130 musées , plus un : la rue.

Tout entière, du sol au plafond, de la terre jusqu'au ciel, la capitale dévoile çà et là, au détour d'une rue, au bord d'une fenêtre ou sur toute une façade, les oeuvres d'artistes jouant la carte du dehors. Si tous les arrondissements sont concernés, en plus ou moins grandes proportions, disons-le, il en est un qui dénote tout particulièrement. Au sud, le 13e arrondissement, caractérisé par ses énormes barres d'immeubles et complexes des années 70, s'impose désormais comme une destination street art à part entière. On vient ici, jusqu'au métro Chevalet ou Place d'Italie, pour suivre le parcours de Boulevard Paris 13 et admirer les innombrables fresques monumentales de prestigieux artistes internationaux : là une pinup cartoon du londonien D*Face, ici une oeuvre de C215, ou enfin une Marianne géante de Shepard Fairey alias Obey que le président de la République fera reproduire. Non loin, la Butte-aux-Cailles a aussi ses trésors, entre les pochoirs de Miss.Tic ou les collages de BigBen.

"L'Amour ne nous déchirera pas"

D*Face
Space Invader by Invader.

À plus grande échelle et cachés dans tout Paris, certains street artistes ont fait de la série leur marque de fabrique. C'est le cas d'Invader qui, depuis sa première mosaïque posée passage de la Main-d'Or dans le 11e arrondissement, a depuis largement étendu son invasion à plus de 170 pays dans le monde. En novembre 2022, 4066 Space Invaders de céramique étaient ainsi comptabilisés parmi lesquels environ 1500 à Paris, flashable à loisir avec l'application créée par l'artiste qui met également à disposition ses Invasion Maps depuis son site.

Même démarche de fil rouge entre les rues et les mondes pour le Diamantaire qui, utilisant des rebuts de miroir, signe ses diamants largement identifiable aux quatre coins de Paris et du globe. Collaborant aujourd'hui avec des marques prestigieuses et complétant son champ d'expression via la création de sculptures monumentales, l'artiste aime encore revenir à la rue pour poursuivre son oeuvre à grande échelle. "Aujourd'hui encore 80% des miroirs que j'utilise proviennent de rebut". L'upcycling avant l'heure, de la street, à la street.

Article du 13/02/2024

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