Le Musée Carnavalet pour une journée consacrée à Paris et à sa fascinante histoire.
Au nombre des ouvertures ou réouvertures muséales de la période actuelle, il en est une qui concerne tout particulièrement Paris et son histoire, des origines de la ville à nos jours. Le Musée Carnavalet réouvre cet été après 5 ans de rénovation complète et une muséographie complètement repensée.
Voulu à l’origine par le Baron Haussmann, l’urbaniste qui redessine Paris sous le Second Empire mais se soucie d’en garder la mémoire, il s’offre au grand public à partir de 1880 dans un hôtel particulier du Marais, construit aux XVIe siècle par Jacques de Ligneris, Président au Parlement de Paris. Le bâtiment est peu après acquis par l’épouse de François de Kernevenoy. Savez-vous que c’est ce patronyme breton qui sera par la suite déformé en Carnavalet, donnant ainsi son nom à l’hôtel et de fait au Musée ?
On lui adjoindra bientôt le bâtiment voisin l’Hôtel Le Peletier Saint Fargeau en ménageant 4 cours et jardins dans ce vaste circuit. Celle par laquelle se fait aujourd’hui l’entrée Rue de Sévigné, la Cour d’Honneur, est de qualité tout à fait exceptionnelle puisqu’on en attribue l’architecture et les sculptures respectivement à Pierre Lescot et Jean Goujon, les deux grands artistes qui ont dessiné la Cour Carrée du Louvre. Au centre se trouve la statue du Roi Soleil en armure, réalisée par l’éminent sculpteur du XVIIe siècle, Antoine Coysevox.
C’est d’ailleurs au cours de ce même XVIIe siècle, que l’Hôtel de Carnavalet abrita une de ses plus célèbres locataires, la Marquise de Sévigné dont la correspondance à sa fille dresse un portrait de son époque, devenu un classique de la littérature. Le XVIIe et le XVIIIe siècles forment incontestablement le cœur des collections avec le splendide escalier de Luynes et ses compositions peintes en trompe-l’œil et de magnifiques period rooms comme le salon et la chambre de l’Hôtel de la Rivière avec ses plafonds peints par Charles Le Brun, le café militaire et le salon de l’Hôtel d’Uzès réalisés par Nicolas Ledoux dans un style néo-classique des plus nobles ou le charmant salon Demarteau dessiné par Boucher et orné d’animaux et de fleurs peints par Fragonard et Huet.Mais il ne faudrait pas mésestimer pour autant les nouvelles salles avec des objets remontant à l’Antiquité voire à la préhistoire avec les exceptionnelles pirogues de Bercy datant du néolithique. Ou les salles témoignant de ce début de XXIe siècle et du siècle précédent : la merveilleuse bijouterie Fouquet de la Rue Royale dont le décor Art Nouveau a été réalisé par l’affichiste Alfons Mucha, le décor délirant imaginé par José-Maria Sert –celui-là même qui décorera le hall du Rockfeller Center à New-York– pour la salle de Bal de l’Hôtel de Wendel.
Il semble difficile d’épuiser de telles richesses en une seule journée et vous serez heureux de finir votre visite à une table toute proche, Les jardins d’Olympe installés dans le jardin à la française du musée vous offre, cet été, quelques plats de saison simples et savoureux, avec des desserts associant fraicheur et équilibre, conçus par Chloé Charles et Andrea Sham.
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